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des greffes. On pourrait en effet, dans ce cas, soit par le procédé Reverdin, soit par celui de Pollock, disposer à la surface de la plaie de longues séries rectilignes de lambeaux qui diminueraient notablement la durée du processus cicatriciel. Cette durée serait-elle diminuée de très peu, elle n’infirme pas la pratique de l’opération, car, pendant ce temps au moins, indépendamment du point de vue économique, les sujets seraient soustraits aux éventualités toujours périlleuses des plaies en suppuration.


Influence sur la cicatrice.


§ III. — La rapidité de la cicatrisation n’est pas le seul résultat clinique qu’on obtient au moyen des greffes ; elles exercent encore une grande influence sur la cicatrice. Cette influence se fait sentir sous deux points de vue : 1° la solidité, 2° la rétraction moindre.

a) Solidité. — Si on observe une cicatrice due à des greffes, on y remarque certaines particularités fort importantes. Les centres répondant aux lambeaux restent assez souvent saillants, et autour d’eux on voit un léger abaissement répondant à un endroit non greffé. Ce centre est blanc et paraît plus épais. Dans les intervalles des ilôts, la cicatrice devient plus mince, plus fragile et conséquemment est plus exposée à se fendiller, à s’excorier. Ces caractères des ilôts disparaissent peu à peu, et, à mesure que la cicatrice se raffermit, ils se fondent avec elle. Toutes ces particularités prouvent qu’il