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PASSÉ


Mais quand mauvaise est la saison,
L’arbre perd fleurs et frondaison.
Son bois seul reste, noir et grêle.
Et sur cet arbre dépouillé,
L’oiseau, grelottant et mouillé,
Reste muet, tête sous l’aile.

Ainsi ta splendeur, sur le fond
Que les envieuses te font,
Perd son nonchaloir et sa grâce.
Chez les nuls, qui ne voient qu’hier,
Le poète, interdit et fier,
Rêvant l’art de demain, s’efface.

Arbres, oiseaux, femmes, rêveurs
Perdent dans les milieux railleurs
Feuillage, chant, beauté, puissance.
Dans la cohue où tu te plais,
Regarde-moi, regarde-les,
Et tu comprendras mon silence.