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DRAMES ET FANTAISIES

Mais je n’ai pas, certes, de repentir,
Ô ma maîtresse absolument aimée !

Et maintenant, seul comme en un couvent,
J’attends en vain le sommeil dans ma chambre,
Ta silhouette adorable se cambre
Dans ma mémoire. Et je deviens savant
À m’enivrer des drogues du Levant,
Que ma ferveur soit louée ou blâmée,
Je veux t’aimer, n’ayant meilleur loisir.
Tu resteras en moi comme un camée,
Comme un parfum chaud qui ne peut moisir,
Ô ma maîtresse absolument aimée !


Envoi


Monde jaloux de ma vie embaumée,
Enfer d’engrais, de charbon et de cuir,
Je hais tes biens promis, sale fumée !…
Pour ne penser qu’à toi, toujours, où fuir,
Ô ma maîtresse absolument aimée ?