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LE COFFRET DE SANTAL

 

Mes regards étaient pleins d’aveux.
Il me prit dans ses bras nerveux
Et me baisa près des cheveux.

J’en eus un grand frémissement ;
Et puis, je ne sais plus comment
Il est devenu mon amant.

Et, bien qu’il me fût inconnu,
Je l’ai pressé sur mon sein nu
Quand dans ma chambre il est venu.

                    

Je lui disais : « Tu m’aimeras
Aussi longtemps que tu pourras ! »
Je ne dormais bien qu’en ses bras.

Mais lui, sentant son cœur éteint,
S’en est allé l’autre matin,
Sans moi, dans un pays lointain.