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CHANSONS PERPÉTUELLES


Lui, ne craignait pas de rival,
Quand il traversait mont ou val,
En l’emportant sur son cheval.

Car, pour tous ceux de la contrée,
Altière elle s’était montrée,
Jusqu’au jour qu’il l’eut rencontrée.

                    

L’amour la prit si fort au cœur,
Que pour un sourire moqueur,
Il lui vint un mal de langueur.

Et dans ses dernières caresses :
« Fais un archet avec mes tresses,
Pour charmer tes autres maîtresses. »

Puis, dans un long baiser nerveux,
Elle mourut. Suivant ses vœux,
Il fit l’archet de ses cheveux.