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LE COFFRET DE SANTAL


LE FLEUVE



À Monsieur Ernest Legouvé


Ravi des souvenirs clairs de l’eau dont s’abreuve
La terre, j’ai conçu cette chanson du Fleuve.

Derrière l’horizon sans fin, plus loin, plus loin
Les montagnes, sur leurs sommets que nul témoin
N’a vu, condensent l’eau que le vent leur envoie.
D’où le glacier, sans cesse accru, mais qui se broie
Par la base et qui fond en rongeant le roc dur.
Plus bas, non loin des verts sapins, le rire pur
Des sources court parmi les mousses irisées
Et sur le sable fin pris aux roches usées.