Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/22

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bâclées de bric et de broc, sans outillage, sans argent, dans des mansardes d’étudiants en dèche, on se sent pénétré d’une plus grande admiration encore et d’un plus grand respect pour ce voyant génial, auquel on ne saurait comparer, dans toute l’histoire de l’esprit humain, que Bernard de Palissy, Léonard de Vinci et les grands hommes complets de la Renaissance.

Mais il avait, par contre, d’inexpiables tares. D’abord, c’était un indépendant, un indiscipliné, et il est de règle que les mandarins de l’orthodoxie laissent en fourrière les savants sans collier qui se permettent d’avoir raison en dehors des formules consacrées. Puis, cette vivante encyclopédie était reliée en peau de poète. Charles Cros faisait des vers ! Il les faisait même — circonstance aggravante — harmonieux et superbes, et parfois, il les mettait en musique...

Pouvait-il donc sortir rien d’officiellement scientifique du Coffret de Santal ?

... Je pourrais rappeler encore les études de Charles Cros sur l’électricité, dont il déplorait si drôlement les « agaçantes lenteurs » et la « constitution sirupeuse », son sténographe musical, réalisé depuis par d’autres sous le nom de « mé-