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SUR LE DIVORCE

pas aussi ravissant que celui d’Ève, s’éloignant pour ne pas entendre, de la bouche même d’un ange, les sublimes instructions qu’elle ne veut et n’ose devoir qu’à son époux.

Ainsi la pudeur est une assurance de cette fidélité de désir, de volonté, de pensée, qui est la dernière et la plus délicate nuance de la pureté et de la fidélité du mariage ; et rien n’est plus fondé en raison que les hommages rendus de tout temps à la chasteté et à la pudeur. Sur ces deux vertus reposent à jamais toute la sécurité des familles, toute cette longue suite de certitude qui enchaîne les êtres l’un à l’autre.

Quand on veut parler des femmes, disoit Diderot, il faut tremper sa plume dans les couleurs de l’arc-en-ciel, et jeter sur ses lignes la poussière des ailes de papillon. Ces images un peu recherchées laissent cependant une idée vague de cette élégance morale, de cette pudeur timide qui doit caractériser les femmes ; le plus léger souffle flétrit et dissipe l’estime qu’on a pour elles, c’est le duvet du papillon ; car celui d’une fleur n’est pas encore assez délié pour exprimer cette mobilité aérienne ; et c’est dans le Ciel qu’il faut prendre des couleurs propres