Page:Curchod - Réflexions sur le divorce, 1881.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
SUR LE DIVORCE

courage de ses soldats. Tout sert donc en ménage, même les imperfections et les défauts : les unes déterminent une inégalité nécessaire dans l’administration intérieure ; les autres prêtent à l’adresse un moyen d’insinuer, de plaire, et quelquefois de conduire : c’est l’anse qui permet de manier un vase, dont la parfaite rondeur eût échappé de nos mains.

Les liens du mariage ne sont pas les seuls qui doivent être resserrés par des soins et par l’habitude des devoirs. Que penseroit-on d’un fils qui allégueroit des répugnances, une incompatibilité de caractère, pour déserter la maison paternelle ? L’enfant feroit divorce avec la nature, comme l’époux avec ses sermens. L’homme moral a été créé perfectible pour qu’il fût généralement sociable, comme l’homme physique a été créé industrieux pour qu’il pût habiter tous les climats.

Ces observations, jetées au hasard, démontrent peut-être que la permission du divorce est au moins inutile, puisque l’habitude et la réflexion suffisent pour rapprocher des caractères opposés ; je montrerai encore que cette permission altère et fait disparoître même tous les