Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉLECTRISATION NÉGATIVE DES RAYONS SECONDAIRES ISSUS DE LA TRANSFORMATION DES RAYONS X.

En commun avec G. SAGNAC.



Bulletin des séances de la Société française de Physique, année 1901, p. 179.
Journal de Physique. 4e série, t. I, 1902, p. 13.


Le faible pouvoir de pénétration des rayons secondaires des métaux lourds fait penser aux rayons cathodiques de Lenard, lesquels peuvent seulement parcourir quelques centimètres à peine dans l’air atmosphérique, où ils sont énergiquement diffusés. Cette analogie conduit à rechercher si les rayons secondaires, très absorbables par l’air, transportent avec eux des charges électriques négatives, puisque tel est le caractère fondamental des rayons cathodiques ; la déviation des rayons par le champ magnétique[1] ou par le champ électrique sera une conséquence probable de leur électrisation. Il n’y a pas de contradiction entre cette hypothèse et celles qui ont été développées par l’un de nous, puisque le faisceau émis spontanément par le radium de M. et de Mme Curie est un mélange de rayons électrisés négativement analogues aux rayons cathodiques, déviables par le champ magnétique et par le champ électrique, et de rayons non déviables analogues aux rayons X, sensiblement dépourvus de charges électriques.

  1. P. Curie et G. Sagnac, Comptes rendus, t. CXXX, 9 avril 1900, p. 1013.