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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

l’effet ionisant enregistré par des compteurs électriques dont on a établi de nombreux modèles, et dont certains font appel à une amplification par ionisation par choc, tandis que d’autres utilisent seulement des amplificateurs de grande puissance.

Geiger et Nuttall ont signalé une relation qui existe entre le parcours r d’un groupe de rayons α et la constante λ qui mesure la vitesse de transformation. Portant log r en abscisses et log λ en ordonnées, ils ont obtenu 3 graphiques à peu près rectilignes correspondant réciproquement aux 3 familles d’uranium radium, de thorium et d’actinium. Les parcours utilisés étaient les parcours normaux, abstraction faite de la structure fine. Quelques corps paraissent faire exception, même si l’on recherche seulement une courbe d’allure régulière, en renonçant à la rendre strictement rectiligne.

La loi Geiger Nuttall établit une relation entre la probabilité de la transformation radioactive et l’énergie du rayon α émis ; elle a fait l’objet d’une théorie proposée par Gamow sur laquelle nous reviendrons plus loin.

4. — Composition du rayonnement β. Groupes et spectre continu. Électrons de désintégration. — Les rayons β des corps radioactifs n’ont pas, en général, comme les rayons α un trajet rectiligne dans la matière, car, à vitesse égale, ils sont bien plus facilement déviés de leur direction lors de rencontres avec les noyaux d’atomes et même avec les électrons. Seuls, les électrons très rapides suivent dans l’air des trajectoires rectilignes mises en évidence dans une chambre à détente de Wilson. Tous ceux qui ont une vitesse modérée suivent un chemin sinueux. À une vitesse donnée correspond un parcours moyen, dont la détermination n’est pas précise, car la fluctuation de parcours est relativement importante. Ce parcours qui est de l’ordre du centimètre dans l’air de densité normale pour un électron dont l’énergie est environ 20.000 électron-volts, atteint 12 à 13 mètres pour des électrons de 3 x 106 électron-volts.

L’analyse des rayons β dans un champ magnétique a été faite par la méthode de déviation directe et par la méthode à foyer (fig. 3). Elle a révélé que les spectres magnétiques obtenus pour différentes substances radioactives sont très différents, pouvant se composer d’un spectre continu et de raies plus ou moins nom-