Aller au contenu

Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Clung[1] faites entre 20° et 270° et celles de M. Gallarotti[2] faites entre la température ordinaire et celle de l’air liquide. L’absorption mesurée par l’ionisation varie évidemment de la même manière, c’est-à-dire proportionnellement à la densité du gaz. Les mêmes lois ont pu être observées avec les rayons pénétrants des substances radioactives. Cependant dans certains cas l’ionisation croît moins rapidement que la densité du gaz ; il en est ainsi quand l’ionisation est due en partie à des rayons absorbables primaires ou secondaires.

L’absorption peut aussi être définie indépendamment de l’ionisation. Ainsi dans les expériences de M. Lenard sur les rayons cathodiques, on comparait les intensités absorbées en faisant agir les rayons sur un écran fluorescent, et en admettant qu’à un même éclairement correspond une même intensité. Les coefficients d’absorption ainsi déterminés sont aussi pour un même gaz proportionnels à sa densité, et il est probable que l’absorption de l’énergie des rayons par le gaz affecte d’une manière analogue leur pouvoir ionisant et leur pouvoir de produire la phosphorescence.

Quand l’énergie disponible pour l’ionisation est épuisée, un nombre déterminé d’ions a été créé. Si l’énergie nécessaire pour ioniser une molécule est indépendante de la densité du gaz, l’ionisation totale est indépendante de la pression. Si, de plus, cette énergie était la même pour différentes molécules gazeuses, l’ionisation totale serait indépendante de la nature du gaz.

On constate par l’expérience que l’ionisation par unité de longueur, due à un rayonnement pénétrant, n’est pas la même pour différents gaz à la même concentration moléculaire ; on peut donc admettre que l’absorption des rayons par le gaz est inégale. Si, par exemple, l’absorption varie suivant la loi des densités, il en sera de même de l’ionisation par unité de longueur ; toutefois l’ionisation totale pourrait conserver une valeur constante.

La conductibilité des gaz sous l’action des rayons et du radium a été étudiée par M. Strutt[3]. Les expériences ont été faites pour chaque espèce de rayons à une pression suffisamment réduite

  1. Mc Clung, Phil. Mag., 1904.
  2. Gallarotti, Rendiconti, 1902.
  3. Strutt, Proc. Roy. Soc. 1903.