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substance en proportion variable suivant les échantillons. M. Mc Lennan a trouvé, de plus, que l’ionisation dans des récipients clos peut être réduite à des valeurs très faibles et très peu différentes pour les différents métaux (§ 229) et a conclu de ces expériences que les métaux ne doivent pas émettre de radiation intrinsèque appréciable.

Le plomb étant le plus actif des métaux étudiés, et l’expérience ayant montré que ce métal ne peut être considéré comme actif par lui-même, la démonstration de l’activité propre des autres métaux denses paraît douteuse et ne saurait être considérée comme établie. Cependant, au cours de leurs expériences, MM. Campbell et Wood ont aussi annoncé l’existence d’une faible radioactivité des sels alcalins, et ce fait a été confirmé en ce qui concerne le potassium et le rubidium.


231. Radioactivité du potassium et du rubidium. — MM. Campbell et Wood[1] ont constaté que les sels de potassium sont environ 10 fois plus actifs que le plomb. L’activité des sels de diverses provenances s’est montrée très comparable ; elle est environ 1 000 fois plus petite que celle de l’uranium. Les rayons émis semblaient du genre étant bien plus pénétrants que ceux du plomb, mais moins pénétrants que les rayons du thorium.

Ces résultats ont été confirmés par MM. Levin et Ruer[2] qui ont obtenu avec les sels de potassium des impressions photographiques. L’impression obtenue en 190 jours sur une plaque enveloppée de papier noir est comparable en intensité à celle qu’on obtient avec l’oxyde d’uranium en 5 heures. Tous les sels de potassium donnent des effets comparables, environ 1 000 fois plus faibles que ceux produits par l’uranium.

De nombreuses mesures effectuées par M. Campbell[3] ont montré que la radioactivité des sels de potassium peut être considérée comme proportionnelle, au moins approximativement, à la teneur en potassium. Ce fait est favorable à la supposition que la radioactivité est une propriété atomique du potassium ou d’un métal qui

  1. Campbell et Wood, Soc. Phil. Camb., 1906.
  2. Levin et Ruer, Phys. Zeit., 1908.
  3. Campbell, Proc. Camb. Phil. Soc., 1908.