Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/37

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se ferait, aux clubs, reconnaître de ses anciens amis et, au seul aspect de sa bonne santé, Mignon mourrait de dépit, la Mignon aux yeux de baby.

Après s’être, quelque temps, abandonné à ces réflexions, sa pensée revint à l’homme énigmatique qu’il poursuivait. Durant ses deux ans de service, il avait glané maint renseignement sur Bram, connu ses tenants et aboutissants, et toute l’histoire des Johnson.

Pour les Indiens et les métis, Bram était considéré comme le type même du monstre, pour un sorcier, par surcroît, qui tenait son pouvoir de Satan en personne. La police voyait en lui le meurtrier le plus dangereux qui évoluât dans tout le Northland. Elle n’avait qu’une idée, lui mettre la main dessus, et l’homme heureux qui le capturerait, mort ou vif, était certain d’avance de sa nomination au grade de sergent. Cette ambition et l’espoir de réussir avaient exalté maint cœur vaillant, jusqu’au jour où il fut généralement admis que Bram était mort.

Philip avait discuté avec ses collègues sur le plus ou moins d’intelligence et de malfaisance de Bram, et son indulgence au sujet du maudit n’avait jamais convaincu personne.

Ce n’était pas non plus l’idée de conquérir le grade de sergent qui le poussait, à cette heure, sur la lisière du Barren. Son engagement dans la