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CHAPITRE V

LA RENCONTRE


Si claire était la nuit que semblaient vivantes les grandes ombres projetées sur la neige par les sapins. Le ciel, au-dessus, aussi limpide qu’une pleine mer, était criblé de milliards d’étoiles et la Grande Ourse resplendissait, comme une constellation de petits soleils. L’univers pouvait se passer de la lumière de la lune. À une distance de trois cents yards, Philip aurait pu voir marcher un caribou.

Il se chauffait donc à son feu, et veillait, en tressant les fils soyeux. Absorbé dans son travail, il écoutait distraitement la « musique des cieux », cette étrange et fantastique harmonie que l’aurore boréale fait entendre dans l’air, pour annoncer son lever. C’était tantôt un sifflement strident, tantôt un murmure doux, assez semblable au ronron d’un chat, et, par moments