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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/144

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de l’autorité ; le remède consiste donc à fortifier l’autorité : voilà ce que pensent l’Empereur à Pétersbourg et le Journal des Débats à Paris.

Mais, comme ils ne s’accordent que sur le but, ils sont d’autant plus ennemis qu’ils semblent plus rapprochés l’un de l’autre. Le choix des moyens ne divise-t-il pas souvent des esprits réunis sous la même bannière ? on se rencontrait alliés, on se sépare ennemis.

La légitimité par droit d’héritage paraît à l’Empereur de Russie l’unique moyen d’arriver à son but, tandis qu’en forçant un peu le sens ordinaire du vieux mot légitimité, sous prétexte qu’il en existe une autre plus sûre, celle de l’élection basée sur les vrais intérêts du pays, le Journal des Débats élève autel contre autel au nom du salut des sociétés.

Or, du combat de ces deux légitimités, dont l’une est aveugle comme la nécessité, l’autre flottante comme la passion, il résulte une colère d’autant plus vive que les raisons décisive manquent aux avocats des deux systèmes, qui se servent des mêmes termes pour arriver à des conclusion opposées.

Ce qu’il y a de certain parmi tant de doutes, c’est que tout homme qui se retracera l’histoire de Russie depuis l’origine de cet Empire, mais surtout depuis l’avénement des Romanoff, ne pourra que s’émerveiller de voir le prince qui règne aujourdhui sur ce pays