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MAMMIFÈRES.

celle du Cap (Lutra capensis, Fr. Cuv. ), le blanc de la gorge, des côtés de la tête et du cou, est plus pur, plus tendu ; il y en a même sur le bout du nez, ce qui la distingue le plus, c’est que (du moins à un certain âge) elle n’a point d’ongles, caractère sur lequel M. Lesson a établi son genre Aonyx. Cependant on a rapporté du Cap de jeunes individus qui ont des ongles ; il reste à savoir s’ils sont de la même espèce.

La Loutre d’Amérique, (Mustela lutra brasilienis. Gm.)

Toute brune ou fauve, gorge blanche ou jaunâtre, un peu plus grande que la nôtre, corps plus alongé, poil plus ras. Elle se distingue parce que le bout de son nez n’est pas nu, comme dans la plupart des animaux, mais garni de poils comme le reste du chanfrein. Des rivières des deux Amériques.

La Loutre de mer. (Mustela lutris. L.) Schreb. CXXVIII[1].

Deux fois plus grande que la nôtre ; corps très alongé, queue trois fois moindre que le corps, pieds de derrière très courts. Son pelage noirâtre, d’un vif éclat de velours, est la plus précieuse de toutes les fourrures ; il y a souvent du blanchâtre la tête. Les Anglais et les Russes vont chercher cet animal dans tout le nord de la mer Pacifique, pour vendre sa peau la Chine et au Japon. Elle n’a que quatre incisives en bas, mais ses molaires sont comme dans les autres loutres.

La deuxième subdivision des digitigrades a deux tuberculeuses plates derrière la carnassière supérieure, qui elle-même a un talon assez large. Ils sont carnassiers, mais sans montrer beaucoup de

  1. Cette figure, faite, à ce qu’il paraît, d’après un individu mal préparé, offre une ressemblance exagérée avec les phoques, ce qui a fait croire quelques naturalistes qu’on doit la rapprocher de ce genre ; mais toute son organisation est celle des loutres. Voy. Everard Hom., Trans. phil., 1796.