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musement, est surpris lui-même, à l’essai, de la facilité qu’elle lui a procurée pour débrouiller tous les genres d’affaires.

Elle n’est pas moins utile dans la solitude. Assez étendue pour suffire à l’esprit le plus vaste, assez variée, assez intéressante pour distraire l’ame la plus agitée, elle console les malheureux, elle calme les haines. Une fois élevé à la contemplation de cette harmonie de la Nature irrésistiblement réglée par la Providence, que l’on trouve faibles et petits ces ressorts qu’elle a bien voulu laisser dépendre du libre arbitre des hommes ! Que l’on s’étonne de voir tant de beaux génies se consumer, si inutilement, pour leur bonheur et pour celui des autres, à la recherche de vaines combinaisons dont quelques années suffisent pour faire disparaître jusqu’aux traces.

Je l’avoue hautement, ces idées n’ont jamais été étrangères à mes travaux, et si j’ai cherché de tous mes moyens à propager cette paisible étude, c’est que, dans mon opinion, elle est plus capable qu’aucune autre d’alimenter ce besoin d’occupation qui a tant contribué aux troubles de notre siècle ; mais il est temps de revenir à mon objet.

Il me reste à rendre compte des principaux changements que j’ai faits aux méthodes dernièrement reçues, et témoigner ce que je dois aux naturalistes dont les ouvrages m’en ont fourni ou suggéré une partie.

Pour prévenir une critique qui se présentera na-