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l’être total, non-seulement en lui-même, mais dans ses rapports avec ceux qui l’entourent ; et l’analyse de ces conditions conduit souvent à des lois générales tout aussi démontrées que celles qui dérivent du calcul ou de l’expérience.

Ce n’est que lorsque toutes les lois de la physique générale et celles qui résultent des conditions d’existence sont épuisées, que l’on est réduit aux simples lois d’observations.

Le procédé le plus fécond pour les obtenir est celui de la comparaison. Il consiste à observer successivement le même corps dans les différentes positions où la nature le place, ou comparer entre eux les différents corps jusqu’à ce que l’on ait reconnu des rapports constants entre leurs structures et les phénomènes qu’ils manifestent. Ces corps divers sont des espèces d’expériences toutes préparées par la nature, qui ajoute ou retranche à chacun d’eux différentes parties, comme nous pourrions désirer de le faire dans nos laboratoires, et nous montre elle-même les résultats de ces additions ou de ces retranchements.

On parvient ainsi à établir de certaines lois qui règlent ces rapports, et qui s’emploient comme celles qui ont été déterminées par les sciences générales.

La liaison de ces lois d’observations avec les lois générales, faite, soit directement, soit par le principe des conditions d’existence, complèterait le système des sciences naturelles en faisant sentir dans