Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/271

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ture, si riche sous le beau ciel qui l'avait vu naître, l'anima dès sa plus tendre enfance ; et son père craignant que des objets si variés et si attrayants ne le détournassent des longues études préliminaires sans lesquelles il n'est point de véritable science, se crut obligé de l'éloigner de sa maison, elle plaça successivement dans différents collèges consacrés aux belles-lettres. Mais le jeune Broussonnet, tout en se distinguant parmi ses camarades dans les objets communs de leurs études, savait encore trouver les objets particuliers de son goût. Il en trouva bien davantage quand il fut revenu à Montpellier pour y étudier la médecine ; herborisant le jour, disséquant la nuit, il encombrait les appartements de son père des productions qu'il rassemblait ou qu'il préparait ; et, malgré ces travaux accessoires, il sut encore faire, dans les parties ordinaires et réglées de l'étude médicale, des progrès assez rapides, pour être reçu docteur à dix-huit ans, et pour que l'université de Montpellier, comme nous l'avons dit, demandât immédiatement pour lui au chancelier de France la survivance à la chaire de son père.

Sa thèse sur la respiration[1], soutenue quelques mois auparavant, justifiait réellement une démarche en apparence aussi prématurée. C'est un excellent morceau d'anatomie et de physiologie comparées ; les faits connus alors y sont rassemblés avec autant d'esprit que d'érudition, et l'on y entrevoit déjà lés germes de plusieurs des découvertes récemment faites sur cet impor -

  1. Variæ positiones circà respitaionem ; Monspelii, 1778.