Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/62

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interprétations des songes par les anciens, l’extrait suivant d’un mémoire de l’Anglais Warburthon sur les hiéroglyphes, publié au milieu du siècle dernier :

« Artémidore, qui vivait vers le commencement du second siècle, a écrit un traité des songes et s’est servi d’auteurs beaucoup plus anciens pour composer son ouvrage. Il divise les songes en spéculatifs et en allégoriques. La première espèce est celle qui représente une image simple et directe de l’événement prédit. La seconde espèce n’en représente qu’une image tropique et symbolique, c’est-à-dire indirecte. Cette dernière espèce est celle qui compose l’ample classe des songes confus et qui a besoin d’interprète.

« Cela supposé, il est question d’examiner quel fondement peut avoir eu, originairement, l’interprétation que l’onéirocritique donnait quand il disait à une personne qui le consultait qu’un dragon signifiait royauté, un serpent, maladie, une vipère de l’argent ; que des grenouilles marquaient des imposteurs, que des pigeons signifiaient des femmes et des perdrix des personnes impies, qu’une hirondelle indiquait affliction, mort ou désastre, le chat un adultère, et l’ichneumon un homme méchant, etc.

« Car l’ancienne onéirocritie consistait dans ces sortes d’interprétations recherchées et mystérieuses.
.... « Voilà la solution naturelle de la difficulté : La science symbolique dans laquelle les prêtres égyptiens qui ont été les premiers interprètes des songes étaient devenus très-habiles, servait de fondement à leurs interprétations. Ce système devait donner beaucoup de crédit à l’art, et satisfaire également celui qui consultait et celui qui était consulté ; car les Égyptiens regardaient leurs Dieux comme auteurs de la science hiéroglyphique. Rien alors de plus naturel que de supposer que ces mêmes Dieux, qu’ils croyaient aussi auteurs des songes, employaient pour les songes le même langage que pour les hiéroglyphes. Il est vrai que l’onéirocritie une