Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/110

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nue qui, arrivée au faîte du corps humain, au crâne, filtre à travers ses pores, en découle, en ruisselle en perles impalpables, et, essence lumineuse, en inonde toutes les formes et tous les mouvements externes, en sacre l’individu.

Qu’est-ce, en définitive, que la beauté physique ? La tige dont la beauté mentale est la fleur. Toute beauté vient du travail ; c’est par le travail qu’elle croît et s’épanouit au front de chacun, couronne intellectuelle et morale.

L’amour essentiellement carnivore, l’amour qui n’est qu’instinct, n’est, pour la race humaine, que l’indice, que la racine de l’amour. Il végète opaque et sans parfum, enfoncé dans les immondices du sol et livré aux embrassements de cette fange. L’amour hominalisé, l’amour qui est surtout intelligence, en est la corolle aux chairs transparentes, émail corporel d’où s’échappent des émanations embaumées, libre encens, invisibles atomes qui courent les champs et montent aux nues.

— À Humanité en germe, amour immonde…

— À Humanité en fleur, fleur d’amour !


Ce square ou phalanstère, je l’appellerai désormais Humanisphère, et cela à cause de l’analogie de cette constellation humaine avec le groupement et le mouvement des astres, organisation attractive, anarchie passionnelle et harmonique. Il y a l’Humanisphère simple