Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/131

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émanations de sa mélancolique ou riante humeur.

Si c’est après le déjeuner, chacun s’en va bientôt isolément ou par groupes à son travail ; les uns à la cuisine, les autres aux champs ou aux divers ateliers. Nulle contrainte réglementaire ne pèse sur eux, aussi vont-ils au travail comme à une partie de plaisir. Le chasseur, couché dans un lit bien chaud, ne se lève-t-il pas de lui-même pour aller courir les bois remplis de neige ? C’est l’attrait aussi qui les fait se lever de dessus les sofas et les conduit, à travers les fatigues, mais en société de vaillants compagnons et de charmantes compagnes, au rendez-vous de la production. Les meilleurs travailleurs s’estiment les plus heureux. C’est à qui se distinguera parmi les plus laborieux, à qui fournira les plus beaux coups d’outil.

Après dîner, on passe des salons de café soit aux grands salons de conversation, soit aux petites réunions intimes, ou soit encore aux différents cours scientifiques, ou bien aux salons de lecture, de dessin, de musique, de danse, etc., etc. Et toujours librement, volontairement, capricieusement, pour l’initiateur comme pour l’adepte, pour l’étude comme pour l’enseignement. Il se trouve toujours et tout naturellement des professeurs pour les élèves, et des élèves pour les professeurs. Toujours un appel