Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/133

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besques de lumières. Au milieu du salon était une jolie fontaine en bronze, or et marbre blanc ; cette fontaine était aussi une horloge. Une coupole en bronze et or servait de support à un groupe en marbre blanc représentant une Ève mollement couchée sur un lit de feuilles et de fleurs, la tête appuyée sur un rocher, et élevant entre ses mains son enfant qui vient de naître ; deux colombes, placées sur le rocher, se becquetaient ; le rocher servait de cadran, et deux aiguilles en or, figurant des serpents, marquaient les heures. Derrière le rocher on voyait un bananier en or dont les branches, chargées de fruits, se penchaient au-dessus du groupe. Les bananes étaient formées par des jets de lumière.

Une artistique cheminée en marbre blanc et or servait de socle à une immense glace ; des glaces ou des tableaux de choix étaient aussi suspendus dans tous les panneaux au milieu des tentures de soie brune. Les portes et les fenêtres, dans ce salon comme partout dans l’Humanisphère, ne s’ouvrent pas au moyen de charnières, ni de bas en haut, mais au moyen de coulisses à ressort ; elles rentrent de droite à gauche et de gauche à droite dans les murailles disposées à cet effet. De cette manière les battants ne gênent personne et on peut ouvrir portes et fenêtres aussi grandes ou aussi petites que l’on veut.