Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/150

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viendra votre infériorité. Cela crée une émulation salutaire, une réciprocité bienveillante et destructive des jalouses rivalités. Puis, par ces travaux divers, l’homme acquiert la possession de plus d’objets de comparaison, son intelligence se multiplie comme son bras, c’est une étude perpétuelle et variée qui développe en lui toutes les facultés physiques et intellectuelles, et dont il profite pour se perfectionner dans son acte de prédilection.

Je répète ici ce que j’ai déjà noté précédemment : Quand je parle de l’homme, ce n’est pas seulement d’une moitié de l’humanité dont il est question, mais de l’humanité entière, de la femme comme de l’homme, de l’Etre humain. Ce qui s’applique à l’un s’applique également à l’autre. Il n’y a qu’une exception à la règle générale, un travail qui est l’apanage exclusif de la femme, c’est celui de l’enfantement et de l’allaitement. Quand la femme accomplit ce labeur, il est tout simple qu’elle ne peut guère s’occuper activement des autres. C’est une spécialité qui l’éloigne momentanément de la pluralité des attributions générales, mais, sa grossesse et son nourriciat achevés, elle reprend dans la communauté ses fonctions, identiques à toutes celles des humanisphériens.

À sa naissance, l’enfant est inscrit sous les nom et prénoms de sa mère au livre des statistiques ; plus tard, il prend lui-même les nom