Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 8.djvu/75

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SECOND PLAIDOYER

DE DÉMOSTHÈNE

CONTRE APHOBUS.

Aphobus vous a débité bien des impostures , ô Athéniens ! Je vais essayer d’abord de le confondre sur celle de toutes qui m’a le plus indigné. Il a prétendu que mon aïeul [i ] était débiteur du trésor, et que c’est pour cela que mon père n’a pas voulu qu’on louât la maison , de peur qu’elle ne coiirût risque d’être confisquée. C’est la raison spécieuse qu’il allègue, sans prouver, par aucune déposition de témoins , que mon père soit mort [2] redevable à l’état. La déposition qu’il a fournie, prouve seulement que mon père avait été débiteur du trésor. Il a attendu au dernier jour à la produire , et l’a gardée pour la dernière plaidoierie, dans l’espérance d’en imposer en la produisant. S’il la fait lire , qu’on y fasse attention , elle atteste , non pas que mon père était débiteur du trésor, mais qu’il l’avait été. Je tâcherai donc de détruire ce fait , qui donne tant de confiance à mon adversaire, et que je suis bien éloigné de lui passer. Si j’en eusse eu la liberté dans la première plaidoierie, et que l’intrigue ne m’en eût pas dérobé le tems , j’aurais fourni des témoins pour certifier que mon père T. viii. 5