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prêtres de Memphis. On ne peut donc s’étonner que, malgré ses travaux variés, ses voyages, ses raisonnements et ses méditations, la nature ne lui ait révélé aucun de ses mystères.

En proposant ces vues, dit-il encore (p. xxiv), il n’a point pour but de critiquer les auteurs qui en ont eu d’autres avant lui, « car je suis convaincu, ajoute-t-il, que rien ne nuit plus au progrès que cette dernière voie… Dans la société, les disputeurs ont souvent l’homme en vue plutôt que la chose, et le public ne connaît presque la chose que par les disputeurs, » ce qui a été parfaitement vrai dans tous les temps. Néanmoins, on verra plus loin que peu fidèle à son précepte, l’auteur critique avec beaucoup d’amertume ceux qui ne pensent pas comme lui.

Imbu des idées de son époque, dont nous avons déjà fait ressortir les inconvénients, « c’est, dit-il aussi (p. 127), dans « les montagnes que l’on doit principalement étudier l’histoire du monde. Outre que les plaines sont plus altérées par les travaux de l’homme, leur peu d’élévation au-dessus du niveau de la mer ne suppose pas des machines aussi puissantes pour les fabriquer et les mettre à sec que ces masures énormes[1] entassées les unes sur les autres. C’est donc là qu’on doit aller s’instruire des faits, c’est-à-dire de ce qu’il faut expliquer lorsqu’on entreprend de rendre raison de l’état où se trouve aujourd’hui la surface de la terre, » etc.
2es lettre physique et morale

1778

Cette publication, interrompue, fut reprise, l’année suivante, avec le titre un peu moins hétérogène de Lettres physiques et morales sur l’histoire de la terre et de l’homme[2]. La première partie (t. I) renferme des discours sur divers sujets sans rapports avec le nôtre ; la seconde, un examen des systèmes, de cosmologie, où l’on attribue au déluge universel l’état actuel de la surface de la terre ; ce sont les idées de Burnet, de Whiston,

  1. Cette expression de masures, comme synonyme de ruine ou de destruction, revient partout dans ses écrits.
  2. Paris, la Haye, 5 vol. in-8, dont le 5e en deux parties, 1779. Ces lettres sont aussi adressées à la reine de la Grande-Bretagne.