Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/130

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adressées à Blumenbach[1], publiées vingt ans plus tard, vont nous éclairer à cet égard.

La première lettre renferme des généralités exactes sur la disposition des couches, leur origine et les phénomènes qu’elles ont éprouvés depuis. L’auteur rappelle ensuite qu’il s’est attaché à démontrer le peu d’ancienneté des continents, ce qui, dit-il, renverse d’un seul coup tous les systèmes de géologie où l’on y employait, pour expliquer leur formation, les causes lentes agissant pendant une suite innombrable de siècles. Il cite, à l’appui de cette manière de voir, les ossements d’Éléphants et de Rhinocéros fossiles qui auraient été déposés dans la mer, et ce n’est que depuis la retraite de cette dernière que les continents ont été émergés. Ici de Luc confond évidemment les dépôts tertiaires marins avec les dépôts diluviens beaucoup plus récents. Il remarque que les lacs des montagnes ne sont point remplis par les détritus apportés des vallées supérieures, et que les vallées des pays de montagnes ne sont point dues à l’action des eaux torrentielles ou pluviales. Les blocs erratiques n’ont pas été transportés par des rivières ; mais il ne reproduit pas l’hypothèse que nous avons rapporté ci-dessus.

En résumé, pour de Luc, toute la masse des continents serait composée de couches de différentes substances, dont les principales espèces ont à peu près partout le même ordre de superposition ; mais nulle part, dans son travail, cet ordre n’est indiqué d’une manière régulière ou systématique, et aucun exemple ni aucune localité ne sont cités à l’appui ; ce sont toujours, comme dans les ouvrages précédents, des abstractions aussi vagues dans les termes que dans l’application. Après les premières sortes de roches qui sont les plus anciennes et ne renferment point de corps organisés, on en observe d’autres qui en contiennent, et dont les espèces changent suivant les différentes couches. La constance de ces espèces dans les couches contemporaines n’étant point déduite de cette

  1. In-8. Paris, 1798. — Il y a une édition anglaise et une allemande antérieures à celle-ci.