Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/14

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à des périodes dont nos siècles ne représentent pas même un des jours. Si d’ingénieux instruments nous permettent d’apprécier, la vitesse du son, la vitesse de la lumière et même celle de l’électricité, nous sommes encore à trouver un pendule dont les oscillations soient assez lentes pour mesurer le temps qui s’est écoulé depuis que ces poissons peuplaient les eaux, depuis que ces plantes couvraient la terre. Mais, de même que l’astronome armé du plus puissant télescope ne parvient pas à atteindre les limites insondables des espaces célestes, le géologue, à l’aide des fossiles, peut difficilement encore se faire une idée de l’immensité des périodes qu’ils lui représentent.

L’histoire de la vie à la surface du globe ou la paléobiologie, depuis les premiers rudiments de l’organisme animal et végétal jusqu’à nos jours, embrasse la connaissance de ces formes innombrables qui se sont succédé et remplacées graduellement, sans interruption complète et, sans jamais se répéter dans leur ensemble, Aussi notre imagination, en face de ce tableau, n’est-elle pas moins frappée de la grandeur des temps dont ces générations sont la preuve que de l’inépuisable fécondité du principe qui les a diversifiées.

Ajoutons encore que si jamais le problème de la vie vient à être résolu, même partiellement, ce ne sera que par l’intermédiaire de la paléontologie. Si d’une part, en effet, elle n’est point opposée à la fixité des caractères spécifiques, à la stabilité des espèces animales et végétales dans certaines limites, de l’autre elle nous apprend ce que ni le scalpel le plus délicat ni le microscope le plus puissant ne pourraient nous révéler, savoir, que cette stabilité