Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/237

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les incertitudes et les erreurs d’une science qui cherche s a voie dans l’obscurité.

Cependant l’Amérique du Nord eut aussi sa période de pétrographie et de minéralogie géographique avant celle de la géologie stratigraphique. Ainsi Guettard, qui avait déjà appliqué à la France et à l’Angleterre ses idées sur la distribution de bandes sablonneuse, marneuse et schisteuse ou métallifère à la surface du sol, a publié, en 1752, un mémoire dans lequel il compare le Canada à la Suisse, par rapport à ses minéraux[1]. Ce travail, fait avec des échantillons et des renseignements qui lui avaient été fournis par des personnes instruites du pays, est accompagné d’une carte qui s’étend depuis les Florides jusqu’au 60° latitude N., et sur laquelle sont indiquées, au moyen de 37 signes conventionnels, toutes les localités où étaient connues les espèces de roches et de substances minérales entre l’Atlantique et les Montagnes-Rocheuses.

Une zone ombrée, désignée sous le nom de bande marneuse, suit les contours d’une partie du golfe du Mexique, remonte au N.-E. jusqu’à l’île Royale d’une part, et se dirige de l’autre au N. vers Québec. Jusqu’à l’embouchure de l’Hudson et une partie de la vallée du Connecticut, on peut dire que cette bande représente les dépôts secondaires, tertiaires et quaternaires ; mais au delà elle comprend tout le terrain de transition de New-York, du Massachusetts, du Maine, jusqu’à la rive droite du Saint-Laurent, qu’elle dépasse même entre Québec et le lac Saint-Pierre. Ce qui est au delà de cette zone appartiendrait à la bande schisteuse et métallifère de l’auteur, et sa bande sablonneuse se trouverait en avant ou à l’est de la bande marneuse et au-dessous du niveau de la mer. Sur une portion de carte à une

  1. Histoire de l’acad. r. des sciences, année 1752 (imprimée en 1756), p. 189. — Il y aurait peu d’intérêt à rappeler ici ce que dit Guettard dans son parallèle, nécessairement très-hasardé, entre le Canada et la Suisse, dont il donne aussi une carte minéralogique en s’aidant des ouvrages du temps. Pour les fossiles, il renvoie à Langius et à Scheuchzer, et donne la figure d’un poisson des schistes de Glaris (Blattenberg)