Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/258

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Si, maintenant, nous parcourons l’Essai géognostique sur le gisement des roches, nous verrons que ces recherches, faites par un homme aussi éminent, sont la meilleure preuve de l’insuffisance des principes de Werner, lorsqu’il s’agit de comparer les roches sédimentaires de deux continents ou de pays très-éloignés.

À quoi servent alors de simples superpositions et les caractères minéralogiques seuls ? à voir partout du zechstein, du calcaire alpin, du grès rouge, etc., expressions dont la valeur est d’autant moindre qu’on s’éloigne davantage du pays où elles ont été appliquées d’abord, et qui deviennent absolument nulles quand il s’agit de comparer les deux continents que sépare l’Atlantique. Ayant déjà eu occasion de rappeler cette partie des travaux de l’illustre savant prussien, nous n’y reviendrons point ici[1].

Ainsi, au point de vue où nous nous plaçons, l’Essai sur le gisement des roches dans les deux Hémisphères nous est d’une faible utilité, car la mention répétée çà et là de coquilles, de fossiles, ou d’autres dénominations aussi vagues, ne peut nous éclairer sur l’âge des couches qui les renferment. Mais il n’en est pas de même d’un travail fait avec les matériaux rapportés par ce grand voyageur, et dont la publication tardive (1839) nous servira de point de départ pour traiter de la paléontologie du continent méridional américain.
Paléozoologie.

Quant aux documents particuliers relatifs aux animaux fossiles déjà signalés sur divers points de cette vaste étendue de pays, ils ne laissent pas que d’être assez nombreux, et nous les énumérerons en commençant par ceux qui traitent des restes d’animaux invertébrés ; nous passerons ensuite à ceux des grands mammifères qui, depuis longtemps aussi, ont donné à quelques parties de l’Amérique du Sud une certaine célébrité.
Animaux invertébrés.

On lit, dans l’Histoire des navigations aux terres australes [2], qu’un voyageur anglais, nommé Narborough, vit, en 1670, au port Saint-Julien en Patagonie, un grand nombre

  1. Voy. Hist. des progrès de la géologie, vol. V, p. 522 à 540 ; 1855.
  2. Vol. II, p. 129.