Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/301

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placés sur le sommet et au milieu d’autres collines de pierre ordinaire, des vallées qui en étaient presque entièrement semées à la hauteur de plusieurs pieds, des coquillages de mer sans nombre sortant de la substance des montagnes que le temps avait minées, tant de corps marins qui s’offraient à ses yeux de toutes parts lui représentaient la juste image de ce qu’il avait observé dans le sein de la mer même. C’était pour I lui une démonstration si forte de l’origine de nos terrains, qu’il lui semblait étonnant que tous les hommes n’en fussent pas convaincus. »

L’auteur passe ensuite à la formation des poudingues, le long des côtes couvertes de cailloux et de sable, et il en signale de semblables dans des collines élevées, où ils ont dû être formés par la même cause. Il cite, à ce sujet, les environs immédiats de Marseille, et distingue très-bien les dépôts de cailloux stratifiés de ceux apportés par les cours d’eau plus récents. Il s’occupe des marbres brèches et de leur origine ; leur mode de formation et celui des marbres veinés est assez bien compris ; il en est de même de la coloration des veines calcaires et des autres roches de diverses teintes ; mais la cause de la couleur verte de certaines pierres, attribuée à des herbes qui auraient été enveloppées dans la pâte, ne prouve pas des connaissances minéralogiques bien étendues. Il remarque (p. 51) que, parmi les coquillages sans nombre qu’on observe dans les couches, les uns sont connus et les autres ne le sont pas, ou se rencontrent très-rarement sur les côtes actuelles voisines. Les cornes d’Ammon, par exemple, n’existent pas dans la mer et ne se trouvent que dans les parties les plus profondes du sol, tandis que les coquillages fréquents le long de nos plages se montrent dans des couches plus rapprochées de la surface, établissant ainsi la postériorité des secondes par rapport aux premières.

Des recherches et des comparaisons que de Maillet fit ensuite dans les escarpements des montagnes, dans les carrières, dans le creusement des puits, comme de tous les renseignements dont il s’était entouré, il conclut (p. 61) « que toutes les montagnes et tous les terrains de ce globe ne sont originairement