Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/336

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que l’on désigne par l’expression de formation tertiaire. Les localités où se trouvent des minéraux particuliers sont indiquées par des signes semblables à ceux employés en chimie. Il semble avoir voulu appliquer ce principe à la structure, non-seulement d’une partie considérable de l’Europe, mais encore du Canada et de l’Asie Mineure[1]. Des généralisations aussi étendues à ce moment de la science ne pouvaient être que très-hasardées ou inexactes, et cette tentative pour aller au delà du possible semble avoir beaucoup discrédité sa méthode. À la vérité, dans sa dernière publication, l’Atlas minéralogique de la France, exécuté en commun avec Monnet, il se borne presque à l’indication des localités propres à chaque substance minérale. »,

Passons maintenant au contemporain de Guettard, qui l’avait précédé et lui survécut deux ans.
L. de Buffon

Georges-Louis Leclerc de Buffon, né à Montbart en 1707, et mort à Paris en 1788, fut appelé, en 1739, à remplacer Dufay comme intendant du Jardin du roi. Il changea alors la direction de ses études, d’abord physiques et mathématiques, et les objets dont il se vit entouré lui révélèrent sa vocation ; néanmoins il ne se pressa point de publier les résultats de ses nouvelles recherches, et ce ne fut que dix ans après que parut la Théorie de la terre.

Les grandes vues de Buffon sur le sujet qui nous occupe ont été émises par lui à près de trente ans d’intervalle, d’abord dans sa Théorie de la terre, écrite en 1744 et publiée en 1749, puis dans les Époques de la nature, qui parurent en 1778. Nous examinerons successivement chacun de ces deux livres, qui eurent un si grand retentissement, et nous ferons ressortir les changements que des études suivies avaient amenés dans les idées de leur illustre auteur, en ne considérant que ce qui se rattache plus ou moins directement aux êtres organisés fossiles et aux caractères ou au mode de formation des dépôts qui les renferment. Nous emprunterons aussi à son Histoire naturelle

  1. Il y a sans doute ici une inadvertance de l’auteur qui aura voulu, parler du mémoire sur l’Égypte ou de celui sur la Pologne.