Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/344

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soient presque universellement répandues sur la surface entière de la terre. Je suis persuadé que toutes ces espèces, qui n’existent plus, ont autrefois subsisté pendant tout le temps que la température du globe et des eaux de la mer était plus chaude qu’elle ne l’est aujourd’hui, et qu’il pourra de même arriver, à mesure que le globe se refroidira, que d’autres espèces actuellement vivantes cesseront de se multiplier, et périront comme ces premières ont péri, par le refroidissement.

« La seconde observation, c’est que quelques-uns de ces ossements énormes, que je croyais appartenir à des animaux inconnus, et dont je supposais les espèces perdues, nous ont paru néanmoins, après les avoir scrupuleusement examinés, appartenir à l’espèce de l’Éléphant et à celle de l’Hippopotame, mais à la vérité à des éléphants et des hippopotames plus grands que ceux du temps présent. Je ne connais, dans les animaux terrestres, qu’une seule espèce perdue : c’est celle dont j’ai fait dessiner les dents molaires avec leurs dimensions dans les Époques de la nature. »

Dans l’article ix de la Théorie de la terre, Buffon traite des inégalités de sa surface, par conséquent des montagnes ou de l’orographie ; nous emprunterons encore aux Suppléments les idées théoriques de l’auteur qui se rattachent à ce sujet. « Toutes les vallées et tous les vallons de la surface de la terre, dit-il (p. 304), ainsi que toutes les montagnes et les collines, ont eu deux causes primitives : la première est le feu, et la seconde est l’eau. Lorsque la terre a pris sa consistance, il s’est élevé à sa surface un grand nombre d’aspérités, il s’est fait des boursouflures comme dans un bloc de verre ou de métal fondu. Cette première cause a donc produit les premières et les plus hautes montagnes qui tiennent par leur base à la roche intérieure du globe, et sous lesquelles, comme partout ailleurs, il a dû se trouver des cavernes qui se sont affaissées en différents temps ; mais sans considérer ce second événement, il est certain que dans le premier temps où la surface de la terre s’est consolidée, elle était sillonnée partout,