Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/389

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d’ailleurs indiquée à 2 lieues au nord de Fréjus (vol. III, p. 320), et son gisement décrit sommairement.

Dans le second volume de son ouvrage, Darluc désigne encore les minéraux par l’expression de fossiles ; il appelle primitives toutes les montagnes qui s’élèvent depuis la Méditerranée jusqu’aux limites du Dauphiné, et l’on ne peut disconvenir, dit-il (p. 265), que ces montagnes n’aient été créées originairement avec le globe. Sa manière de distinguer les montagnes en primitives et secondaires est mal comprise et de beaucoup inférieure à ce qu’écrivait un peu auparavant l’abbé Soulavie sur les terrains de la rive droite du Rhône.

Dans un Mémoire sur la nature et la position des ossements trouvés à Aix dans un rocher[1], P. de Lamanon a rappelé d’abord que Hoppelius, cité par Henckel dans sa Flora saturnisans, rapporte que, vers 1583, on trouva au milieu d’un rocher que l’on avait fait sauter, près de la ville, un cadavre humain pétrifié, assertion qui fut reproduite sans commentaires par tous les auteurs venus ensuite. Le 28 janvier 1760, on rencontra également, dans la pierre, près de l’hôpital général, les ossements décrits par Guettard (antè, p. 292) qui y avait reconnu des restes de poissons.

Ceux-ci, dit Lamanon, se montrent dans la couche appelée feuillette, tandis que c’est plus bas, dans un calcaire très-dur, gypseux, qu’ont été observés les ossements. Ceux qu’il a décrits d’abord proviennent de tortues qu’il désigne par l’expression de Chelonelithes aquensis anomites maximè arcuatus, et qui sont les premiers signalés en France. Les os attribués au squelette humain proviennent de quadrupèdes mammifères. Quant à leur gisement en général, de Lamanon le regarde comme très-analogue à celui, des plâtrières des environs de Paris. Ce rapprochement, fait il y a plus de 80 ans, est très-juste et a été confirmé par les recherches les plus récentes. Nous reviendrons plus loin sur la théorie générale de l’auteur relativement à la formation des dépôts gypseux.

  1. Journ. de phys., vol. XVI, p. 468 ; 1780.