Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/460

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avait été écrit seulement en France par de la Métherie et par. Desmarest. En outre, ici, comme dans son Histoire des sciences naturelles, Cuvier s’attache plus à faire ressortir les erreurs qu’à signaler et à distinguer les bonnes observations et les idées justes. Loin de le suivre dans cette voie, nous reproduirons au contraire les passages suivants, où d’abord, sous la forme interrogative, les questions les plus importantes à résoudre sont posées par lui avec une profonde sagacité, et où ensuite le but et l’utilité de l’étude des fossiles sont beaucoup mieux définis et mieux présentés qu’on ne l’avait encore fait.

(P, 56.) « Y a-t-il des animaux, des plantes propres à certaines couches, et qui ne se trouvent pas dans les autres ? Quelles sont les espèces qui paraissent les premières ou celles qui viennent après ? Ces deux sortes d’espèces s’accompagnent-elles quelquefois ? Y a-t-il des alternatives dans leur retour ; ou, en d’autres termes, les premières reviennent-elles une seconde fois, et alors les secondes disparaissent-elles ? Ces animaux, ces plantes, ont-ils tous vécu dans les lieux où l’on trouve leurs dépouilles, ou bien y en a-t-il qui aient été transportés d’ailleurs ? Vivent-ils encore tous aujourd’hui quelque part, ou bien ont-ils été détruits en tout ou en partie ? Y a-t-il un rapport constant entre l’ancienneté des couches et la ressemblance ou la non-ressemblance des fossiles avec les êtres vivants ? Y en a-t-il une de climat entre les fossiles et ceux des êtres vivants qui leur ressemblent le plus ? Peut-on en conclure que les transports de ces êtres, s’il y en a eu, se soient faits du N. au S., ou de l’E. À l’O., ou par irradiation ou mélange, et peut-on distinguer les époques de ce transport par les couches qui en portent les empreintes ?

« Que dire sur les causes de l’état actuel du globe, si l’on ne peut répondre à ces questions, si l’on n’a pas encore de motifs suffisants pour choisir entre l’affirmative ou la négative ? Or, il n’est que trop vrai que pendant longtemps aucun de ces points n’a été mis absolument hors de doute, qu’à peine même semblait-on avoir songé qu’il fût bon de les éclaircir avant de faire un système.