Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/468

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« transport qu’on les découvre, tantôt avec des coquilles de mer, tantôt avec des coquilles d’eau douce, mais jamais dans des bancs pierreux réguliers. Tout ce qui se trouve avec ces espèces est ou inconnu comme elles ou au moins douteux.

« Enfin, les os d’espèces qui paraissent les mêmes que les nôtres ne se déterrent que dans les derniers dépôts d’alluvions formés sur les bords des rivières, sur les fonds d’anciens étangs ou marais, dans les-couches de tourbe, dans les, lentes et les cavernes de quelques rochers, etc. »

Ainsi, à l’époque où Cuvier écrivait, il confondait ou mettait ensemble les dépôts tertiaires moyens, supérieurs et quaternaires ; il ne connaissait guère, en fait de terrain tertiaire, que celui des environs de Paris, et tient peu de compte de ce qui avait été fait en Italie et en Angleterre ; il ne semble connaître ni les travaux de W. Smith sur le terrain secondaire de cette île, ni ceux de Buckland et de Webster sur le terrain tertiaire, ni la carte générale de Greenough, etc. Quant à sa conclusion (p. 121), elle est d’ailleurs très-large et très-réservée à la fois, et bien différente de celle que l’on émettrait actuellement. « On m’accordera, dit-il, qu’il y a eu au moins une et très-probablement deux successions dans la classe des quadrupèdes avant celle qui peuple aujourd’hni la surface de nos contrées. »

Notre illustre anatomiste traite ensuite la question des espèces perdues qui ne sont pas des variétés des espèces vivantes, et le prouve péremptoirement par la stabilité des caractères fondamentaux de l’espèce. « Il n’y a donc dans les faits connus, dit-il en terminant (p. 132), rien qui puisse appuyer le moins du monde l’opinion que les genres nouveaux que j’ai découverts ou établis parmi les fossiles, non plus que ceux qui l’ont été par d’autres naturalistes, les Palæotherium, les Anoplotherium, les Mégalonyx, les Mastodontes, les Ptérodactyles, les Ichthyosaures, les Plésiosaures, etc., aient pu être les souches de quelques-uns des animaux d’aujourd’hui, lesquels n’en différeraient que par l’influence du temps ou du climat ; et, quand il serait vrai, ce que je suis loin de croire,