Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/491

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qu’on y rencontre ont été dissoutes par les eaux et ensuite déposées suivant les lois des affinités. L’espèce de coupe ou profil théorique qui accompagne cette relation est comparable aux ébauches les plus informés des oryctognostes du xviie siècle.

C’est dans le Journal de physique, qu’il dirigea longtemps, que de la Métherie insérait tous ses mémoires sur la cristallisation et sur divers sujets de minéralogie et même de fossiles. Comme il n’admettait pas le retour de la mer sur des points qui auraient été occupés par les eaux douces, il rejetait l’opinion de tous les géologues de son temps, qui soutenaient que les gypses des environs de Paris, d’Aix, etc., avaient dû être déposés dans des lacs d’eaux douces ; la présence des coquilles marines au-dessus était pour lui un argument qui découlait de son hypothèse même[1]. Il combattit aussi à diverses reprises les idées de J. A. de Luc, et cela avec beaucoup de raison ; mais il ne se gardait pas non plus des écarts de ce dernier lorsque nous le voyons dire, à la fin d’une de ses répliques : « L’homme est, suivant moi, une espèce de singe. »
Faujas de Saint-Fond.

Le discours, prononcé le 1er mai 1802, par Faujas de Saint-Fond, en prenant possession de la chaire de géologie qui venait d’être créée au Muséum d’histoire naturelle, peut aussi nous donner une idée générale de la science, il y a juste 60 ans. Il est intitulé : de l’État actuel de la Géologie, et forme l’Introduction de son Essai de Géologie ou Mémoires pour servir à l’histoire naturelle du Globe[2]. En ce qui concerne les fossiles, le professeur croyait que le plus grand nombre d’entre eux avaient leurs analogues vivants, et que quant à ceux qu’on n’avait pas encore retrouvés, cela pouvait tenir à ce que les recherches étaient encore incomplètes, que ces analogues habitaient des régions encore inexplorées ou bien des profondeurs de la mer non encore atteintes. Le reste du discours, qui est fort long, est un mélange assez confus de. noms de savants et de noms de pays associés pour faire juger

  1. Journ. de phys., vol. XLI, p. 456 ; 1792.
  2. Ibid., 2 vol. in-8 ; 1803, 1809.