Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/53

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nia ouvertement la probabilité que le déluge ait été universel, et que des coquilles pesantes aient pu être ainsi portées et déposées par les eaux sur les montagnes. Elles n’ont pu, dit-il, naître et se développer dans ces eaux diluviennes qui ont trop peu séjourné à la surface, et de plus l’abondance des pluies, telle qu’elle est rapportée, aurait fait perdre à Peau de mer une partie de sa salure.

Giacomo Grandi, auteur du Musée Cospiano[1], et Bonanni, dans ses Récréations de l’esprit et de l’œil[2], contribuèrent peu à l’avancement des connaissances sur ce sujet. En 1688, on découvrit à Vitorchiano, sur le territoire de Viterbe, d’énormes ossements semblables à ceux que l’on connaissait déjà sur d’autres points et que l’on attribuait généralement à une race éteinte de géants. Campini voulut s’en assurer directement ; mais, comme il n’y avait point à Rome de squelette d’Éléphant, il se procura les modèles des parties qu’il avait à comparer, exécutés d’après le squelette de la galerie de Médicis à Florence, et, ayant reconnu que ces pièces s’accordaient fort bien, il n’hésita pas à déclarer que les prétendus os de géants qui se trouvaient alors dans les diverses collections d’Italie n’étaient que des ossements d’Éléphant[3]. Telle fut, dit Brocchi, la première observation d’anatomie comparée, appliquée à la connaissance des vertébrés fossiles. La découverte d’un squelette d’Éléphant à Tonna, dans le district de Gotha, publiée par Tenzel, est de sept ans postérieure à cette déclaration de Campini.

Vers la fin de ce siècle, Ramazzini[4] assigna aux sédiments de la plaine du Pô l’origine que les prêtres de Memphis attribuaient au delta du Nil. Il remarqua, en outre, qu’aux environs de Modène l’eau se rencontrait constamment, lorsqu’on creusait des puits, à la profondeur de 20 mètres, et qu’en remontant

  1. Museo Cospiano, 1677.
  2. Ricreazione della mente e dell’occhio, 1681.
  3. Ephem. nat. curios. ann.1688, obs. ccxxxiv.
  4. De miranda fontium mantinensium scaturigine, 1696.