Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
L’HOMME

vous dis qui m’est grand deuil. (Roquelaure surgit, un cheval au poing, puis Lavardin, puis d’autres) Holà ! camarades ! ici ! Par mon serment ! je vous ferai bien voir si je recule ! (Il prit le cheval ture que lui amenait Lavardin, écouta) Ch…

— Sire, sanglotait tout bas la maîtresse, attendez encore, y a danger…

Le roi courbé scrutait le silence.

— Les trompes, murmura-t-il, résonnent indistinctement ; dis-moi leur appel, d’Aubigné.

— La distance et le vent rompent le concert, je ne perçois qu’un écho menu, un souffle…

— Il me semble que la bête fait défaut aux chiens…

— La meute, chuchota Rosny, vient de perdre le cerf de chasse pour partir sur un nouveau cerf.

— Oui, rêva le Gascon baissé à terre, je n’entends à peine que la sonnerie des « foulées » >. Yam ! cria-t-il en se dressant, puisque la brigade se dérobe, bons garçons, voici l’heure de fuir. À vos chevaux !


Mais à peine s’ébranlaient-ils qu’une ondée de neige tomba des arbres, et dans un éclat de branches rompues, haut monté sur ses jambes fines, superbe, orgueilleux, roux, les côtes battantes, échevelé des lianes qui flottaient aux fourches de ses bois, un grand cerf dix-cors s’immobilisa devant eux.


Blancs d’une émotion inconnue, les quatre