Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/105

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bent mal, sur des grincheuses, qui ne supportent pas la plaisanterie.

Il y avait dans le groupe des étrangères, une gentille Béarnaise, qui répondait au gracieux nom d’Angélique. Elle avait toujours achevé son sillon avant les autres, et elle se reposait dans l’allée, sans se livrer aux jeux auxquels ne manquaient pas de s’amuser ses compagnes ; elle paraissait cependant prendre plaisir à les voir faire. Une grande fille de l’endroit, haute et bien plantée, solide gaillarde, guignait la Béarnaise d’un regard malicieux, couvant une niche à lui faire.

Elle était dans le sillon derrière Angélique, et comme elle ne pouvait malgré sa vigueur et sa taille, dépasser l’alerte vendangeuse, qui coupait devant elle, quand elle la vit au bord du sillon, finissant toujours avant les autres, désespérant de jamais la pincer, la grande Rose s’arma d’un gros raisin très mûr, vint au bout de son sillon à pas de loup, et se penchant en avant, elle souleva de son grand bras allongé les jupes de la Béarnaise, lançant avec force la grappe contre les fesses, tandis que la coupeuse surprise par cette attaque inattendue, se retournait vivement, au milieu du rire général, pour savoir qui l’avait outragée.

Voyant que c’était la grande fille qui riait