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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/123

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COMÉDIE.


Scène V.

D. JUAN, FABRICE.
D. JUAN.

FAbrice, écoute un mot.

FABRICE.

Fabrice, écoute un mot.Puis-je vous être utile ?

D. JUAN à part.

Pour joindre D. André, je cours toute la Ville.
Et c’eſt ici le lieu marqué dans ſon billet ;
Ne l’attendrois tu point ?

FABRICE.

Ne l’attendrois tu point ? Moi ! je ſuis ſon valet ;
Mais du ton qu’il l’a pris, il ne doit pas prétendre ;
Que je ſois de ma vie aſſez ſot pour l’attendre.

D. JUAN.

Comment !

FABRICE.

Comment ! Quoi donc, l’avez-vous oublié ?
Le bourreau ſans raison m’a preſque eſtropié.

D. JUAN.

Sans raiſon ? il faut bien qu’il en ait eu quelqu’une.

FABRICE.

Point d’autre aſſurément que le cours de lune,
C’eſt elle qui lui met la cervelle à l’envers.
Je l’ai tant éprouvé depuis que je le ſers,
Monſieur.

D. JUAN à part.

Monſieur.Par D. André mon amitié trahie,
M’engage à le punir de cette perfidie.