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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/136

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LA TRAHISON PUNIE,

D. GARCIE.

Mon Rival !

D. JUAN.

Mon Rival !Par quel ſort nous trouver tous ici !

FABRICE.

Pour être tous témoins, comme je viens de l’être,
Du juſte châtiment qui tombe ſur mon maître.
Il ſe meurt, & je puis dire ſes veritez.
Cinq ou ſix grands Coquins par ſon ordre apoſtez,
Pour tuër D. Garcie & D. Juan enſuite…

D. FÉLIX.

Ah ! quel monstre !

FABRICE.

Ah ! quel monstre !Tous gens de courage & d’élite,
Qui ne le connoiſſoient point du tout, ou fort peu,
Selon que tout à l’heure il m’en a fait l’aveu,
Ardens à le ſervir, pouſſez d’un zéle extrême,
L’ont pour un de vous deux aſſaſſiné lui-même.

ISABELLE en ſortant.

Juſte Ciel !

LÉONOR.

Juſte Ciel !Quel malheur !

D. JUAN.

Juſte Ciel ! Quel malheur !Son ſort, en verité
Me touche, D. Félix, quoiqu’il l’ait mérité.
Allons le rapeller, s’il ſe peut à la vie,
Et cédons Leonor aux vœux de D. Garcie.

D. GARCIE.

Ah ! Seigneur !

LÉONOR.

Ah ! Seigneur !Ah mon pere !

D. FÉLIX.

Ah ! Seigneur ! Ah mon pere !Admirez quel époux ;
Et quel cœur genereux j’avois choiſi pour vous.
Sans prendre mes avis vous faites choix d’un autre,
Je ſuis bon & veux bien que mon choix cede au vôtre.

D. JUAN.

De l’effort que je fais vos yeux ſont les témoins ?
Vous n’avez pû m’aimer, eſtimez-moi du moins.