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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/65

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COMÉDIE.

JACINTE.

Il eſt au fait.

LÉONOR.

Il eſt au fait.Seigneur, finiſſons-là de grace.
Ce reproche eſt fâcheux, il m’aigrit, m’embaraſſe,
Mais des troubles d’un cœur on doit peu s’allarmer
Quand l’honneur nous conduit & ſçaît les réprimer.

D. JUAN.

Eh ! ce n’eſt point auſſi l’honneur qui s’en allarme,
C’eſt le cœur qui gémit, plus la beauté le charme.
Hé ! me croiois-je heureux d’obtenir vôtre foi,
Si l’amour vous engage à quelqu’autre qu’à moi ?

LÉONOR.

Comptez ſi juſques là l’amour m’avoit ſéduite,
Que toûjours la vertu régleroît ma conduite ;
Et ſongez…

JACINTE.

Et ſongez…Ah ! changer de converſation.
Vous vous perdrez tous deux dans la réflexion,
La morale, Seigneur, eſt peu divertiſſante,
Et par l’ennuî, le trouble & le chagrin s’augmente.
Partez donc, au retour, ſi c’eſt vôtre plaiſir,
Vous moraliſerez alors tout à loiſir :
Et je vous promets moi, d’apuier la morale.

D. JUAN.

Adieu, Madame.

LÉONOR.

Adieu, Madame.Hélas !