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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/72

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LA TRAHISON PUNIE,

FABRICE.

Vous y voilà,Tu vois.

JACINTE.

Vous y voilà, Tu vois.De quel droit ? à quel titre ?
Quand, comment, & par où le traître eſt-il entré ?

FABRICE.

Par la porte.

JACINTE.

Par la porte.Es tu pas le valet de D. André ?

FABRICE.

De D. André, fi donc, que le Ciel m’en préſerve,
D. André deſormais peut chercher qui le ſerve :
Nous ſommes ſéparez pour long-tems, que je croi,
Je ſuis à D. Juan à preſent.

JACINTE.

Je ſuis à D. Juan à preſent.Toi ?

FABRICE.

Je ſuis à D. Juan à preſent. Toi ? Oüi, moi,
C’eſt ſur ce tître-là que j’oſe ici paroître,
Et j’y fuis de l’aveu, de l’ordre de ton maître.
Compte qu’en ce logis dûſſes-tu t’en fâcher,
Quand j’aurai bien ſoupé je puis m’aller coucher.

JACINTE.

Le fuſſes-tu déjà.

FABRICE.

Le fuſſes-tu déjà.Comment ?

JACINTE.

Le fuſſes-tu déjà. Comment ? Je ſuis perduë,
Ceci de nos amans peut troubler l’entrevuë.

FABRICE.

Plaît il ?

JACINTE.

Plaît il ? De ce maroufle il faudroit m’aſſurer.
Après…

FABRICE.

Après…Je crois tout bas t’entendre murmurer.
Me trompai-je, dis ?