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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/85

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COMÉDIE.

D. ANDRÉ.

Qu’imaginer ?

D. GARCIE.

Qu’imaginer ? Que dire ?

FABRICE.

Qu’imaginer ? Que dire ? Aucun n’oſe répondre.

D. JUAN.

Tous deux également vous ſemblez vous confondre.

D. ANDRÉ.

Il faut du mieux qu’on peut ſortir d’un mauvais pas.

D. GARCIE.

Ménageons Leonor, ne la trahiſſons pas.

D. JUAN.

Vous tairez-vons toûjours, D. André ?

D. ANDRÉ.

Vous tairez-vons toûjours, D. André ? Mon ſilence
Ne vous apprend-il pas tout ce qu’il faut qu’on penſe.

D. JUAN.

Ce ſilence me fait connoître mon malheur ;
Mais ce n’eſt point aſſez, ſi je n’en ſçais l’auteur.

D. ANDRÉ.

En pouvez-vous douter ?

D. JUAN.

En pouvez-vous douter ? L’un de vous deux doit l’être,
Et vous l’êtes tous deux également peut-être.

D. ANDRÉ.

Vous ſouvient-il des ſoins donc vous m’avez chargé ?

D. JUAN.

Oüi.

D. ANDRÉ.

Oüi.Pour m’en acquiter je n’ai rien négligé.
Vous trouverez en ce lieu Leonor éperduë,
D. Garcie interdit, vôtre ami l’ame émuë…
On vous trahiſſoit…