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Armand.

Quoi, tu soutiens sérieusement…

Adolphe.

Qu’elle t’aime ? Oui !

Armand.

Enfin, qu’est-ce qui te fait croire… sur quoi te bases-tu ?

Adolphe.

Eh bien, mon ami, rien qu’à lui entendre dire : « cousin » ou « petit cousin ! »… Ces inflexions-là ne trompent pas. Et puis j’ai d’autres indices… (Il se lève.) Enfin, Armand, prends mon conseil. Monte à l’assaut de ce petit cœur mal défendu. Attaque la citadelle ! Tu en recevras tout d’abord une vigoureuse bordée parce que la rancune qu’elle a sur le cœur devra passer la première ; mais vrai, si j’étais toi, je ne craindrais pas trop de braver ce premier feu… tu n’auras qu’à saluer la balle, à laisser passer… Du diable ensuite si tu n’es assez habile pour enlever la place désarmée !

Armand, avec entrain.

Voilà qui est militairement parlé, mon colonel ! Je crois, que votre hardiesse me gagne ! Si vraiment la forteresse n’est pas mieux gardée que tu le prétends, je te promets d’en tenter l’assaut !