Page:Dandurand - Rancune, 1896.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 25 —

Irène.

En Europe ?

Armand.

Mais oui.

Irène.

Mon Dieu, je commence à m’habituer à l’idée de cette catastrophe. Il y a quinze jours, vous arriviez pour nous faire vos adieux et depuis…

Armand.

En effet, je dois vous sembler bien ridicule ?

Irène.

Je vous trouve fort aimable, car enfin je suppose que vous nous reconnaissez quelque charme…

Armand.

Nous ? ce pluriel est parfait !

Irène.

Pardon si je m’y suis faufilée. J’espérais que vous n’objecteriez pas…

Armand.

Qu’importe, je vous surprendrai un de ces matins. Je me réveillerai avec le courage de vous quitter ! — vous au pluriel — et pour longtemps.

Irène, cherchant dans son panier à ouvrage.

Voilà un mot qui n’est pas aimable, cousin. (Regardant par-dessus l’épaule d’Armand.) La simple politesse eût dû vous engager à le retenir.