Page:Dante - La Divine Comédie, Le Paradis, trad. Ratisbonne, 1865.djvu/151

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CHANT DIXIEME Se mirant dans son Fils avec l’Amour sublime Qui dans l’éternité tous les deux les anime, La première Valeur, l’ineffable Moteur A si bien ordonné, dans le cercle du monde, Tout ce qu’embrasse l’œil, tout ce que l’esprit sonde, Qu’on n’en peut voir l’effet sans admirer l’auteur. De concert avec moi, relève donc ta face Vers les sphères d’en haut, ô lecteur ! à la place Où viennent se heurter les orbites du Ciel 1. Et là, contemple l’art de ce Maître suprême, Art qu’avec tant d’amour il nourrit en lui-même Qu’il n’en peut détacher son regard éternel ! Vois comme de ce point sur une ligne oblique, Se déroule le cercle éclatant, magnifique 2, Qui verse à l’univers les astres qu’il attend. Et si leur route à tous n’était ainsi tortue, Beaucoup de force au Ciel demeurerait perdue, En bas tout girait mort dans un monde impotent. Et si du cercle droit, qu’ils viennent là rejoindre 3, Ils s’éloignaient d’un angle ou plus grand ou bien moindre, Soudain serait rompu l’ordre du monde entier.