Page:Dante - La Divine Comédie, Le Paradis, trad. Ratisbonne, 1865.djvu/27

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LE PARADIS

CHANT PREMIER

La gloire de Celui qui fait mouvoir le monde Pénètre l’univers, et sa splendeur l’inonde : Soleil, suivant les lieux, plus ou moins abondant.

Dans le Ciel, qui reçoit le plus de sa lumière, Je fus, et j’ai vu là des choses que sur terre On ne sait plus redire en en redescendant ;

Parce qu’en approchant de son désir sublime, En telles profondeurs notre intellect s’abîme Qu’en vain, en souvenance, on y veut revenir.

Pourtant ce que j’ai pu, du royaume de gloire, Emporter de trésors au fond de ma mémoire, A mon chaut maintenant matière va fournir.

Apollon ! ô Dieu bon ! pour ce labeur suprême, Vase d’élection, remplis-moi de toi-même, Que du laurier chéri je me puisse couvrir !

Jusqu’ici j’eus assez d’un sommet du Parnasse ; Mais il faut à présent que par les deux je passe, Pour cette lice encor qui me reste à courir.